Plastique recyclé : et s’il nous empêchait d’innover ?

Plastique recyclé : greenwashing à son apogée ? Et si le soi-disant plastique recyclé était en fait un frein au développement de l’innovation ? On fait le point sur ce matériau faussement écologique et véritablement verrou technologique.

Maureen Damman

Rédactrice web

24/11/2022

6 minutes


Avec pas moins de 10 000 substances chimiques dans sa composition, le plastique est littéralement une arme chimique, que vous caressez tous les jours via votre téléphone ou votre ordinateur, que vous inhalez, consommez via votre bouteille en plastique, vos pots de yaourt…

Bref, la valse du plastique est imperturbable, une mécanique des fluides ardemment maîtrisée et que le monde entier continue de s’arracher. Le plastique est littéralement partout, même dans notre corps, où l’on retrouve environ 144 produits chimiques et même jusque dans le lait maternel. 

Malgré tout, avouons-le, il est aujourd'hui difficile de s’en passer, alors comment limiter massivement son utilisation ? La solution semble pourtant si évidente : recyclons-le ! 

La réalité est cependant moins naïve : politique de l’autruche, réalité du recyclage et lobby du plastique semblent plutôt empêcher le développement d’alternatives plus respectueuses de l’environnement.Myriad consultingvous explique pourquoi il est temps de faire front au plastique recyclé.

La dure réalité du recyclage 

Le recyclage, la grande arnaque du siècle ? Myriad consulting vous explique. 

Pollution massive, bombe à retardement !

On n’a qu’à simplement recycler les millions de tonnes de déchets plastiques produits chaque année, tout simplement”, pourrait-on entendre.

Selon une étude de l’OCDE, la pollution plastique ne cesse de croître, tandis que la gestion et le recyclage des déchets sont à la traîne, et seuls 9 % de déchets plastiques ont été recyclés en 2019 tandis que 22 % ont été mal gérés ou rejetés dans l'environnement.

Qui écrira la suite de Sapiens ? 

Le magazine National Géographic ne mâche pas ses mots “Initiée il y a seulement une soixantaine d'années, la production de masse des matières plastiques s'est accélérée à une telle vitesse qu'elle a généré 8,3 milliards de tonnes, dont la plupart sont des produits jetables qui finissent par devenir des déchets. “. Et il ajoute que 91 % des déchets plastiques ne sont pas recyclés.

Le plastique recyclé : greenwashing sanctifié !

Les rares plastiques recyclés donc ne sont pas exempts de tout reproche non plus. Selon une étude de l’IPEN, un organisme composé de 600 ONG, ils ne sont pas allégés en perturbateurs endocriniens, bisphenol A et autres retardateurs de flamme. Un joli cocktail cancérigène et ultra-polluant pour nous comme pour notre environnement. 🍹

Un marché compétitif

Le marché du plastique est en pleine expansion. On fait le point. 

Les alternatives au plastique conventionnel 

Depuis des dizaines d’années, des matières alternatives au plastique se développent. Et parce que c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures, le verre revient au goût du jour. 

Cependant, il y a d’autres alternatives : 

  • le bee wrap,
  • l’aluminium pour les canettes d’eau (est-ce une aberration ? Autre sujet),
  • l’acier inoxydable, 
  • le plastique d’algue, avec la société Algopack par exemple, 
  • le plastique en graine d’olive,
  • le plastique de cactus,
  • le PLA, (L'acide polylactique (anglais : polylactic acid, abrégé en PLA)), issu généralement d’amidon de maïs, mais aussi de cannes à sucre, betterave, etc. Il est biodégradable en conditions industrielles. Dans son état "naturel" le PLA est beige et légèrement translucide. 

Attention, on va parler un peu chimie ! 🥸

Focus sur le PLA 

Dans la grande famille compliquée des bioplastiques, le PLA fait figure de bon élève. Comme le PHA (polyhydroxyalcanoate), il fait partie des plastiques biosourcés compostables, qui représentent 30 % des bioplastiques.


Et les 70 % restants ? L’intérêt environnemental est très discutable, pour utiliser un euphémisme :

  • ils sont soit biosourcés, mais non compostables (comme le bio-PET),
  • soit compostables mais pétrosourcés (comme les plastiques conventionnels). 

Quelles opportunités ? 

Aujourd’hui, l’ensemble de ces matières ne représente pourtant qu’1 % des plastiques produits à l’échelle mondiale. 0,01 % des emballages en plastique mis sur le marché chaque année sont en PLA

Malgré cette infime part de marché, l’intérêt pour les biomatières atteint des sommets, avec une croissance estimée entre 10 et 15 % par an d’ici à 2025. 

Quels acteurs ? 

Aujourd’hui, il existe deux grands producteurs mondiaux de PLA : 

  • NatureWorks LLC, société américaine bien implantée, 
  • Total Corbion PLA, une association de Total et Corbion, dont le site de Grandpuits (en Ile-de-France) a été choisi pour produire du biocarburant et des bioplastiques (d’ici 2024, le site sera en capacité de produire plus de 100 000 tonnes de produit par  an).
  • La joint-venture Anhui BBCA & Galactic, mais aussi PLA NEO Futerro.  

La loi anti-gaspillage : une loi pour les lobbies du plastique ? 

Visiblement oui ! Depuis la loi Anti-Gaspillage et Economie Circulaire (AGEC) de 2020, le PLA et tous les autres bioplastiques risquent l’interdiction en France. En cause, les lobbies du plastique conventionnel, qui entendent protéger leur marché.

Évidemment, il n’est pas officiellement question de faire disparaître ces matériaux du marché, mais “les bioplastiques sont blacklistés par la loi AGEC “, affirme le chercheur et professeur Stéphane Bruzaud, spécialisé dans les bioplastiques. 

La tyrannie des centres de tri

En 2030, la loi Anti Gaspillage prévoit ainsi que 100 % des emballages produits doivent être recyclables. Et c’est là que le bât blesse et que les contraintes matérielles du tri annihilent les bioplastiques. On vous explique : 

Par « recyclables », la loi entend des matériaux traitables sur les chaînes de tri actuelles. Or, si on laisse les bioplastiques se développer, ils pourraient perturber les chaînes de valeurs.

Notre chercheur Stéphane Bruzaud confie qu'un projet de loi est même à l’étude pour avancer la date de 2030 à 2025. La fin des alternatives au plastique est donc même précipitée. Aujourd’hui, des restaurants qui avaient fait l’effort de passer au PLA font marche arrière à cause de la loi…

Quels arguments pour justifier la loi AGEC ? 

Les défenseurs des objectifs de la loi AGEC s'abritent derrière le flou qui entoure les compostables biosourcés. Selon Valentin Fournel (CITEO), “cela n’a pas de sens d’investir massivement dans la filière de recyclage du PLA alors que ses bénéfices environnementaux ne sont pas certains”. 

Pour en avoir le cœur net, il faut investir dans la recherche sur ces matières. Ce ne sont pas les pistes de recherche qui manquent. L’entreprise Carbiolice développe actuellement une enzyme qui permettrait de traiter le PLA en compost domestique et non plus seulement industriel, ce qui augmenterait considérablement son intérêt environnemental. 

Mais la loi AGEC va aussi mettre un « coup de frein » à la recherche sur les bioplastiques en France, reconnaît Valentin Fournel, puisque les débouchés commerciaux deviennent incertains. Logique imparable !

Quelles solutions pour le plastique alors ? 

Vous connaissez l’adage : le meilleur plastique est celui qui n’existe pas ! Pour autant, insiste Stéphane Bruzaud, certains de ces matériaux méritent qu’on mise sur eux pour réduire notre dépendance au plastique conventionnel, plutôt que de s’obstiner sur la voie d'une matière qui, recyclée ou non, détruit et pollue tout ce qu’elle touche. 

L’ADEME elle-même en a fait le constat dans son étude parue en février 2019 : les sacs à compost en bioplastique se dégradent correctement tout en facilitant la collecte du compost, augmentant le nombre de déchets organiques traités. Un cercle vertueux qu’il faut caresser, en somme ! 

Les compostables biosourcés face au lobby

À la double opportunité de réduire notre dépendance au plastique et de développer une filière de compostage efficace et vertueuse, le gouvernement s'obstine sur la voie du recyclage du plastique conventionnel. 

Pourtant, le 100% recyclable brandi par le gouvernement ne signifie en aucun cas 100 % recyclé. La France aura beau fabriquer du recyclable, si elle ne fait pas en sorte de le recycler, cela ne servira à rien. 

✅ Bonne nouvelle tout de même, restons positifs : Vegeplast gagne le combat des capsules compostables !

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Croissance infinie, plastique fini ! 

Le plastique ne se recycle pas à l’infini. Un jour ou l’autre, il finira en décharge ou pire, dans nos océans. Il n’y a pas d’économie circulaire du plastique. Alors à quand un investissement massif de l'État dans ces alternatives au plastique ? 

Nos voisins européens bien en avance

En Italie, en Irlande, aux États-Unis ou au Royaume-Uni, des initiatives locales pour le traitement des emballages compostables se développent à grande vitesse. 🚀

L’Italie collecte les plastiques compostables biosourcés avec les déchets alimentaires depuis plus de dix ans “, se désespère le président de Lyspackaging, affirmant que la France n’a plus le temps pour le déni. 

Depuis son laboratoire en Bretagne, Stéphane Bruzaud s’obstine : “nous sommes plusieurs groupes à nous organiser pour introduire dans la loi AGEC la question des polymères biosourcés et biodégradables” 

Liens utiles 

Étude de l’ADEME 

L’indispensable réinvention du plastique par VEOLIA

Recyclage du plastique : les grandes marques n'atteindront pas leurs objectifs par les ECHOS 

Déchets plastiques : le trop plein, par Les ECHOS

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