Selon Waterfooprint, on estime d'ici 2050 que 52 % des 9,7 milliards d'habitants de la planète vivront dans des régions où la demande en eau sera supérieure à l'offre. Et devinez quoi ? Les entreprises ne seront pas épargnées par la situation.

S&P estime que 66 % des grandes entreprises mondiales auront au moins un actif menacé par le changement climatique d'ici 2050, le risque le plus important étant le stress hydrique.

L’eau : Le pari (pascalien) technologique !

Alors que la menace de pénurie d'eau s'intensifie, l'eau devient également un pari technologique, et un petit nombre de sociétés de capital-risque s'y intéressent. 

En 2022, les sociétés de capital-risque européennes ont investi 300 millions de dollars dans des start-ups spécialisées dans les technologies de l'eau, contre 150 millions de dollars en 2021, ce qui représente encore une faible part du financement des technologies climatiques, mais une part croissante. 

"L'eau a toujours pu être financée par les sociétés de capital-risque", déclare Anouk Kruijff, partenaire de PureTerra, une entreprise de technologie de l'eau basée à Amsterdam. 

"La communauté des investisseurs est simplement en retard sur le jeu et ne comprend pas l'eau en tant que sujet ou en tant qu'industrie."

Dans toute l'Europe, des fondateurs élaborent des solutions pour la conserver, voire produire de nouvelles sources d'eau - ce qui fait du secteur une "opportunité dynamique”. On vous explique tout avec Myriad Consulting. 

Et si on recyclait l’eau domestique ? 

Dans la plupart des maisons, l'eau provient du même réseau et subit le même traitement. Le résultat, selon Sabine Stuiver, cofondatrice de la startup néerlandaise Hydraloop, est un système inefficace et gourmand en énergie. 

"Il est absolument fou que nous tirions encore la chasse d'eau de nos toilettes avec de l'eau pure du robinet".

Hydraloop a produit un appareil qui permet aux gens de recycler et de réutiliser l'eau chez eux. Cet appareil récupère les eaux grises (eaux légèrement contaminées) provenant de la baignoire, de la douche, de la machine à laver ou du sèche-linge, puis les collecte et les nettoie afin qu'elles puissent être réutilisées pour des usages tels que la chasse d'eau et le lavage du linge. Les eaux grises représentent environ 60 % de l'eau utilisée dans les foyers.

L'appareil, qui mesure 185 cm de haut et peut être intégré dans une salle de bains ou une cuisine, fait passer l'eau usée par une série de processus de décontamination, dont un traitement aux UV et un remplissage de bulles.  Le système peut réduire la consommation d'eau jusqu'à 45 %.

Résoudre le problème de l'eau dans l'industrie

Les ménages ne sont pas les seuls à devoir économiser l'eau : l'industrie a un gros problème d'eau. Des secteurs tels que la chimie, la pharmacie et les pesticides ont besoin d'une grande quantité d'eau pour leurs processus, et ils se retrouvent également avec de gros volumes d’eaux usées fortement polluées.

Les eaux contaminées laissées par l'industrie sont souvent mélangées à des boues et incinérées. Il s'agit d'un processus à forte intensité énergétique qui produit beaucoup d'émissions de CO2, gaspille l'eau et peut parfois libérer les polluants dans l'air.

Oxyle, une spin-out de l'ETH à Zurich, travaille sur une alternative à l'incinération de l'eau qui, selon elle, pourrait aider l'industrie à réutiliser l'eau et à éviter les sous-produits de l'incinération.

"Nous avons un matériau qui, lorsqu'il est activé par des bulles ou des vibrations, commence à briser les liaisons des produits chimiques", explique Fajer Mushtaq, cofondateur d'Oxyle. Le procédé peut éliminer les substances perfluoroalkyles et polyfluoroalkyles (PFAS) - également appelées "produits chimiques éternels". 

À la fin du traitement, il reste de l'eau qui peut être rejetée sans danger, explique M. Mushtaq. Elle peut soit rejoindre le cycle de l'eau en toute sécurité, soit être utilisée par une entreprise pour des applications telles que le refroidissement.

Stress hydrique !

Certaines entreprises sont également déjà touchées par le stress hydrique, explique le cofondateur d'Oxyle, Silvan Staufert.

Parmi les autres entreprises qui travaillent sur la récupération de l'eau à l'échelle industrielle, citons la société suédoise Aquammodate, qui utilise les propriétés naturelles des cellules vivantes pour purifier l'eau - une méthode qui, selon elle, consomme moins d'énergie que les autres procédés. 

Exploiter le ciel ?

Certaines startups ne se contentent pas de recycler ou de nettoyer l'eau existante - elles extraient l'eau de l'air, créant ainsi une réserve d'eau douce. 

Drupps, basée à Uppsala, en Suède, récupère l'eau de la vapeur produite par les processus industriels. Elle utilise un liquide, Absium, qui capte, liquéfie et transfère l'humidité de l'air dans un distillateur, où l'eau est générée.

L'entreprise estime que l'industrie est responsable de 60 % de la consommation d'eau en Suède. La récupération de l'eau de la vapeur pourrait réduire considérablement ce chiffre et contribuer à prévenir la pénurie d'eau. 

L’IA au service de l’eau ? 

Mme Kruijff, de PureTerra, explique que l'autre tendance des technologies de l'eau qu'elle suit est l'utilisation de l'intelligence artificielle et des outils de Machine Learning pour optimiser la distribution de l'eau et surveiller les ressources en temps réel, ce qui deviendra de plus en plus crucial à mesure que la pénurie d'eau augmentera.

Elle est optimiste quant à l'évolution des technologies de l'eau en Europe, mais estime qu'il existe encore des lacunes en matière de financement. Pour ce genre de projet, vous pourriez avoir droit à des subventions ou des aides fiscales, comme le CIR ou le CII. 

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Ensuite, nous utilisons ces informations pour élaborer un rapport technique solide, rassembler tous les coûts pertinents et calculer le montant dû pour l'inclure dans la déclaration d'impôts de votre entreprise.

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