Crypto Valley et Crypto Nation : la Suisse sur le devant de la scène ?

Connaissez-vous Zoug, petite bourgade suisse allemande de 30 000 habitants ? 

A priori, non, sauf si vous vous intéressez à l’écosystème des cryptomonnaies. Mondialement connue parmi les spécialistes de la blockchain, c'est à Zoug que l'ether a vu le jour et c'est là que des ICO (Initial Coin Offering) sont de plus en plus nombreuses. Cette tendance est telle qu'un cabinet d'avocats spécialisé dans les levées de fonds en crypto-monnaie a été créé dans la commune. Grâce à ces initiatives, Zoug est devenu un centre d'excellence pour les ICO et la blockchain, et sa réputation ne cesse de grandir. Elle serait en fait la Cryptovalley de la cryptonation. Voici 5 choses à savoir sur la crypto valley, avec Myriad Consulting

Zoug, là où l'Ether vit le jour

Depuis 2014, une véritable révolution technologique a lieu dans le canton de Zoug, à l'ouest de Zurich. Des dizaines de start-up se sont installées sur une trentaine de kilomètres, pour travailler sur les monnaies virtuelles et la Blockchain. Cette zone est devenue un véritable centre d'innovation, réunissant des entreprises innovantes qui s'intéressent à la technologie blockchain et à la crypto-monnaie.

L'ether, une des crypto-monnaies les plus populaires du moment, a d’ailleurs vu le jour là-bas. Fondée par Vitalik Buterin, Ethereum a été le premier projet à lancer une Initial Coin Offering (ICO), un produit financier alternatif qui permet d'émettre des actifs virtuels échangeables contre de la crypto-monnaie. 

En moins de cinq années, la petite ville suisse de Zoug est progressivement devenue un centre mondial pour le commerce des monnaies virtuelles. 

Malgré le krach du bitcoin et l'hostilité des banques centrales, des centaines de startuppeurs ont décidé de s'installer à Zoug pour y développer leurs projets et s'impliquer dans l'économie de l'avenir. Ces entrepreneurs sont convaincus que les monnaies virtuelles sont le futur de la finance et sont prêts à prendre des risques pour réaliser leurs ambitions. 

Zoug est donc devenu un lieu où la technologie blockchain et les monnaies virtuelles sont encouragées et où les entreprises peuvent se développer librement.

Un cabinet d'avocats spécialisé dans les ICO

Zoug abrite aussi un cabinet spécialisé en ICO. La société en question a créé une fondation à Zoug peu de temps avant de procéder à sa levée de fonds, qui s'est avérée très fructueuse puisque 232 millions de dollars ont été collectés. Cette réussite a été suivie par d'autres entreprises, notamment l'entreprise israélienne Bancor et la société Cosmos, qui ont recueilli respectivement 15 millions de francs suisses (un peu plus de 13 M€) et l'équivalent de 168 millions de dollars en trente minutes. Cette activité a été telle que Zoug a dû se doter d'un cabinet d'avocats spécialisé dans les Initial Coin Offerings (ICO).

Les autorités locales sont très enthousiastes quant à l'engouement pour les ICO. Dolfi Müller, le président de la ville, interviewé par Le Temps, a déclaré que « toutes les ICO réalisées ici le sont pour des projets sérieux ». Cependant, il reconnaît que certains projets peuvent être risqués, ce qui reflète le point de vue communément partagé des spécialistes du secteur, selon lequel une bulle spéculative pourrait être en train de se former autour des ICO.

Crypto : des actifs parmi tant d’autres ? 

Hany Rashwan, entrepreneur égyptien a sillonné plus de dix pays avant de s’arrêter à Zoug, où il a estimé que son projet de trading de Bitcoin et de cryptomonnaies progresserait le plus rapidement. L'entrepreneur a donc lancé en fin 2018 à la Bourse de Zurich le premier produit financier indexé sur le Bitcoin, qui s'est avéré être un succès international. La jeune pousse Amun, établie à Zurich face à la quatrième Bourse d'Europe, a été fondée avec le but de rendre les cryptomonnaies aussi accessibles et acceptables que les autres actifs financiers. 

Hany Rashwan affirme que « les cryptomonnaies deviennent des actifs comme les autres ».

La Suisse, Crypto nation ? 

Les autorités fédérales helvétiques soutiennent explicitement cette nouvelle spécialisation, en constatant la pression croissante exercée par les pays de l'Union européenne pour une plus grande transparence financière. 

La Suisse sait qu’elle doit investir dans d’autres secteurs que la gestion de la fortune des ultra-riches pour trouver des relais de croissance, un peu comme l'Arabie saoudite, qui se prépare à l'après-pétrole.

Début 2018, le ministre de l'économie, Johann Schneider-Ammann, a déclaré que son pays devait devenir la « crypto-nation ». Ce slogan a été repris par le président de la Confédération, Ueli Maurer, qui s'est engagé à le promouvoir.

Vers une tokenisation de l'économie ?

Vous avez peut-être vu la série chef d’œuvre the Severance, où tout se paie littéralement en Token ? En tout cas, il semble que la marche vers la tokenisation soit proche. 

Selon le Forum économique mondial, de plus en plus d’actifs seront bientôt échangés sur la blockchain, permettant ainsi l’apparition d’un « jumeau numérique » pour chaque actif du monde réel. La tokenisation, qui consiste à numériser et à fractionner un actif pour le rendre accessible au plus grand nombre, pourrait ainsi se répandre et apporter de nouvelles opportunités aux investisseurs. 

Les différentes devises étrangères, les crédits carbone et les logements pourraient ainsi être tokenisés, tout comme les biens rares et illiquides tels que les œuvres d'art, les métaux précieux et les vins. De nouveaux marchés, plus transparents et plus efficaces, pourraient ainsi voir le jour.

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