Soft skills et innovation : l’angle oublié du CII - valoriser le design, l’UX et les sciences humaines

Le Crédit d’Impôt Innovation (CII) est un outil souvent associé à la technologie ou à l’écoconception. Cependant, il reconnaît également l’importance des soft skills (design, UX, sciences humaines) dans l’innovation produit. Pourtant, nombre de PME ignorent que ces contributions sont éligibles, voire valorisables via des prestataires agréés. Cet article analyse les conditions d’éligibilité, met en lumière des cas concrets d’UX/design valorisés via le CII, et compare avec des pays où ces compétences sont davantage reconnues dans les aides fiscales à l’innovation.

1. Valorisation du design, UX et sciences humaines dans le CII

1.1 Des soft skills bel et bien éligibles

Le cadre du CII couvre notamment l’ergonomie, une dimension fondamentale des expériences utilisateur (UX). Selon le site officiel, un produit doit se démarquer par des performances supérieures en termes d’ergonomie pour être éligible. Cela ouvre explicitement la porte aux compétences en design UX/UI, en expérience produit, et autres sciences humaines participant à la fiabilité.

De plus, le personnel non technique est considéré dans l’assiette du CII : designers, product owners ou responsables UX peuvent voir leurs salaires valorisés au prorata du temps dédié au projet d’innovation Home | Eldorado.

1.2 Agrément pour prestataires design

Des agences spécialisées peuvent obtenir un agrément CII, leur permettant d’être considérées comme prestataires éligibles. Ainsi, les dépenses liées à la conception UX, à la définition de parcours utilisateurs, à l’ergonomie des interfaces ou à la création de prototypes sont intégrables chez leurs clients PME pour le calcul du CII.

Cet agrément constitue à la fois une reconnaissance technique et une garantie administrative : les prestations effectuées sont fiscalement prises en compte, ce qui facilite la mobilisation de ces compétences comme leviers d’innovation.

2. Comparaison internationale : un bon point de vue européen 

2.1 Allemagne, Belgique : focus sur le capital humain

En Allemagne, les dispositifs fiscaux sont souvent alignés sur le principe de valorisation de l’humain. Les aides à l’innovation reconnaissent fréquemment les aspects de conception centrée utilisateur, bien que les équivalents explicites du CII soient moins courants.

En Belgique, plusieurs incitants (comme les réductions d’impôts pour R&D) incluent les dépenses liées à des activités de design, UX ou développement produit, surtout lorsque celles-ci sont cofinancées avec des partenaires externes spécialisés.

3. Recommandations pour mieux valoriser le soft skills via le CII 

3.1 PME : stratégies concrètes

• Cartographier précisément les contributions des designers ou UX dès la phase d’idéation, prototypage, ou test utilisateur.
• Documenter les livrables physiques ou numériques : maquettes, wireframes, prototypes (IHM) – éléments reconnus comme produits innovants (ergonomie).
• Valoriser le temps passé par les designers, avec justificatifs (temps réel, facturations internes ou sous-traitance agréée).

3.2 Pour les prestataires design

• Obtenir l’agrément CII via le ministère concerné, en montrant capacité humaine, technique et matérielle – condition d’éligibilité confirmée pour des agences comme SV DESIGN ou Inoveo.
• Mettre en avant cette agrémentation auprès des clients PME, en précisant les types de missions couvertes : UX, ergonomie, prototypes, parcours utilisateurs.
  
  

3.3 Positionnement stratégique via le CII

• Intégrer les soft skills dans un dossier d’innovation robuste : définition du besoin utilisateur, gain d’usage, différenciation ergonomique.
• Combiner personnel interne (designer, PO) et externe agrégé, pour fusionner compétences métiers et reconnaissance fiscale.
  
  

Le Crédit d’Impôt Innovation (CII) offre un levier méconnu mais puissant : la valorisation des soft skills, en particulier du design, de l’UX et des sciences humaines. 

Grâce à la reconnaissance de l’ergonomie et à l’existence de prestataires agréés, ces compétences peuvent devenir moteurs d’innovation tout en bénéficiant d’exonérations fiscales. Comparativement à d’autres pays européens, la France dispose d’un cadre rigoureux mais structuré pour intégrer cette dimension. Avec un accompagnement adéquat, les PME peuvent faire de l’expérience utilisateur un véritable atout stratégique fiscal et innovant.

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