Le Crédit d’Impôt Recherche : sous les projecteurs, entre levier d’innovation et gouffre budgétaire

Quand le budget de l’État est revisité, le CIR est forcément menacé.

Olivier Equey

Manager en fiscalité de la recherche – France

15/07/2025

5 minutes de lecture


Le Crédit d’Impôt Recherche (CIR), pierre angulaire de la politique française d’innovation, est, en 2025, de plus en plus critiqué. Mis en place en 1983 pour maintenir la compétitivité scientifique des entreprises françaises, il s’est depuis transformé en une des plus importantes niches fiscales du pays, générant près de 7,8 milliards d’euros de coût annuel pour le budget de l’État. Si ce chiffre incarne l’effort consenti pour stimuler la recherche et développement (R&D), il soulève aussi de vives interrogations quant à l’efficacité réelle du dispositif et à sa soutenabilité.

Qu’est-ce que le CIR ?

Le CIR permet à toute entreprise française engagée dans des activités de R&D de bénéficier d’un crédit d’impôt équivalant à 30 % des dépenses éligibles jusqu'à 100 millions d'euros, puis 5 % au-delà. Le dispositif cible l’embauche de chercheurs, l’achat d’équipements ou encore la sous-traitance de projets innovants. Près de 23 000 entreprises bénéficient aujourd’hui du CIR, tous secteurs confondus. Son attractivité n’a cessé de croître, notamment après la réforme de 2008, qui en a simplifié les règles et élargi l’assiette d’éligibilité.

Un soutien indiscutable à la R&D des entreprises

Le CIR fait consensus sur un point : il a permis aux bénéficiaires d’investir en moyenne 10 % de plus en R&D que les autres. Il représente à lui seul 20 % de la dépense totale des entreprises françaises en recherche, soit un socle majeur de l’innovation nationale.

Cette politique a notamment permis d’éviter certaines délocalisations d’activités stratégiques et de dynamiser l’embauche de jeunes chercheurs, en lien étroit avec les organismes publics. Les grandes entreprises ne sont pas les seules concernées : les PME, souvent dépourvues de fonds propres pour lancer des projets à risque, ont vu dans le CIR un atout pour oser l’innovation.

Des ajustements et des remises en cause récentes

Face à la flambée budgétaire du dispositif, le législateur a introduit en 2025 des réformes restrictives majeures : réduction du forfait pour frais de fonctionnement (43 % à 40 %), suppression du doublement pour l’embauche de jeunes docteurs, arrêt de la prise en charge des dépenses de veille technologique et des frais liés à la propriété intellectuelle (brevets notamment). Ces réformes visent à rationaliser le dispositif et à le concentrer sur ses objectifs initiaux.

Pour certains acteurs économiques, ces restrictions risquent cependant de fragiliser un écosystème déjà sous pression, alors que la concurrence internationale en matière d’innovation fiscale (ex : Patent box, R&D tax credits au Royaume-Uni, etc.) reste vive.

Un coût colossal, un effet d'entraînement limité ?

La critique majeure reste celle du retour sur investissement (ROI) pour l’État. Plusieurs rapports d’organismes indépendants et de la Commission des finances soulignent que, malgré l'augmentation rapide du coût du CIR (+8,4 % entre 2023 et 2024), la progression des dépenses privées de R&D demeure inférieure aux espérances : la dynamique de R&D stimulée par ce levier fiscal serait, selon l’Insee, marginale

Autrement dit, pour chaque euro investi par l’État, l’effet de levier réel sur la recherche serait décevant. Ce constat est renforcé par le constat d’« effets d’aubaine » : nombre d’entreprises profiteraient du dispositif pour couvrir des dépenses de fonctionnement ou des projets peu innovants. Tandis que certains cabinets de conseil n’hésitent pas à accompagner la « maximisation » du CIR, des affaires de détournements et de fraudes ont ponctué l’actualité récente, entachant la réputation du dispositif.

Vers une refonte ou une suppression ?

Face à cette réalité, la question n’est plus de savoir si le dispositif doit évoluer, mais comment : faut-il une régulation accrue, une allocation plus sélective des aides, voire un recentrage sur les PME et les projets de rupture ? Le débat est d’autant plus vif que les finances publiques sont sous tension et que chaque milliard compte.

Certains économistes appellent à une refonte radicale : améliorer l’évaluation des projets, renvoyer les grands groupes à leurs responsabilités budgétaires, et réserver le CIR aux véritables prises de risque technologique. 

D’autres insistent sur le rôle fondamental du dispositif pour la compétitivité française : toute baisse drastique d’incitation risquerait, selon eux, d’accélérer la fuite des cerveaux, le recul des investissements stratégiques, et affaiblir la position de la France dans la compétition internationale.

Un bilan nuancé, entre soutien à l’innovation et nécessité de réforme

À ce jour, le CIR reste un outil central, mais contesté de la politique industrielle et d’innovation en France. Son efficacité immédiate sur les emplois et la croissance demeure difficile à établir, même si sa disparition serait sans doute ressentie durement par le tissu économique français, notamment les PME innovantes. La réforme de 2025 marque un tournant : celle d’un nécessaire « ajustement » pour préserver le soutien à la recherche, tout en maîtrisant les effets pervers et le coût pour les finances publiques.

Dans un contexte où chaque euro dépensé doit être justifié, l’heure est à la vigilance et à l’évaluation continue du dispositif. Le débat sur le CIR est loin d’être clos : il place la France face à un choix de société, entre ambition scientifique et réalisme budgétaire.

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