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Facebook : c’est fini ? Décryptage d’un réseau social en fin de course.
Environ trois milliards de personnes passent chaque jour sur l'une de ses plateformes, que ce soit Facebook, Instagram ou WhatsApp. 18 ans après son succès fulgurant, les commentaires et photos gênants de notre adolescence et l’arrivée des boomers signant le désengagement des plus jeunes, le géant de Mark Zuckerberg s’écroule. Qui l’eut cru ?
Miné par la concurrence et le développement de la vidéo, ciblé par les autorités antitrust, sanctionné à de multiples reprises pour ses infractions à la vie privée et son pillage de données, le gourou de la Silicon Valley qu’on avait presque sanctifié ne fait plus rêver, et surtout pas la Bourse. Est-ce la fin de l’ère Facebook ?
Myriad consulting vous explique.
C’est au Northeastern University, à Boston que la déflagration a eu lieu, après qu’une lettre de dénonciation a été déposée, attaquant la réalité virtuelle, le métavers et autres nouveaux projets de Mark Zuckerberg. Quel rapport avec Facebook ? Aucun, si ce n’est les cinq kilomètres qui la séparent de celle de Harvard, où le gourou des réseaux sociaux a brièvement étudié et inventé Facebook, en 2004.
Les chiffres ne mentent pas, et la bourse n’a pas fait de cadeaux à Facebook.
Avant la chute, le 26 juillet 2018, la capitalisation de Facebook était de 618,5 milliards de dollars, soit l’une des plus grosses valeurs à la bourse américaine. Mais les investisseurs n’ont pas aimé les résultats trimestriels du géant des réseaux sociaux et la sanction fut immédiate. 24 heures plus tard, l’entreprise ne valait plus que 500 milliards de dollars.
💡Bon à savoir
Cela n’est pas sans rappeler la “bulle internet” des années 2000, où le 22 septembre 2000 fût un nouveau jeudi noir pour la société Intel, qui a perdu 90 milliards de dollars en une séance.
Toujours en 2018, Mark Zuckenberg avait annoncé que les marges allaient baisser dans les prochaines années. Mais l’affolement des marchés est toujours le même et de nombreux fonds ont vendu leurs actions durant la journée du 26 juillet.
En début d'année, pour la première fois de son histoire, Facebook a avoué une baisse du nombre de ses utilisateurs actifs, et au deuxième trimestre, autre grande première, le groupe a accusé un recul de son chiffre d'affaires.
La sanction en Bourse est sévère : le 31 août 2021, sa valorisation dépassait les 1.000 milliards de dollars. Elle a depuis fondu de 60 %.
La guerre des grandes puissances à l’œuvre sur les réseaux sociaux.
“Quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera” disait déjà Napoléon. Elle fait même trembler Trump et Mark Zuckerberg, surtout avec son application Tiktok qui rafle le marché.
Le 19 septembre 2019, c’est une rencontre entre Donald Trump qui vire à la dissertation sur l'avenir du monde et notamment sur la menace posée par la puissance technologique chinoise. Le président Trump n’aura cessé de faire interdire l'appli aux États-Unis, en vain.
La stratégie de Facebook pour faire face à l’application qui déchaîne les adolescents ? "Facebook s'est “tiktokisé”, en copiant tous leurs codes", observe le spécialiste du marketing digital Stéphane Zibi. “Business is business” : cette stratégie des plus classiques n'a pas empêché le rival chinois de s'installer en tête des classements des magasins d'applis d'Apple et d'Android.
Le constat est amer : TikTok a détourné le temps disponible des utilisateurs de Facebook et de plus en plus de millenials suppriment l’application.
Guerres, famines, changements climatiques, les enjeux de la foodtech sont nombreux.
La guerre en Ukraine qui occasionne des pénuries alimentaires, la Chine, premier producteur de blé au monde, qui annonce avoir fait les pires récoltes de son histoire en 2022, la crise sanitaire qui favorise l’augmentation du prix de l’énergie, la sécheresse et les incendies, bref : la liste des défis offerts à notre alimentation sont nombreux.
Et le bilan actuel n’est pas très glorieux : le prix du blé est en hausse de 53 % depuis le début de l’année. Et les conséquences se font ressentir : le coût des aliments de base augmente, portant à 1,6 milliard le nombre de personnes qui ne pourront pas manger à leur faim.
“Au cours de l’année écoulée, les prix mondiaux des denrées alimentaires ont augmenté de près d’un tiers, ceux des engrais de plus de la moitié et ceux du pétrole de près de deux tiers, a déclaré António Guterres, le secrétaire général des Nations unies.
Alors comment augmenter la résilience alimentaire des pays si ce n’est en développant la Foodtech ?
L’autre grand défi est environnemental : “Réduire les émissions carbone de l’industrie agroalimentaire est une priorité. Avec seulement un ou deux degrés de plus cette année, nous avons déjà perdu 20 % de nos récoltes”, assène Kevin Camphuis, co-fondateur de l’accélérateur de business et d’innovation Foodtech ShakeUpFactory.
L’écosystème des startups s’empare déjà de la question grâce à des solutions permettant de réduire l’usage de produits phytosanitaires ou augmentant leur résistance. C’est le cas par exemple de :
💡Bon à savoir
Nous avons écrit un article complet intitulé l'intelligence artificielle et le machine learning : quelle contribution pour l'agriculture ?
Toutes les alternatives, technologiques ou non, devront ainsi être explorées pour renverser la tendance et enfin nourrir la planète sans la détruire.
Le bien-être animal, omniprésent dans les débats publics, laisse à penser que les entreprises autour du végétal prendront l’avantage sur l’élevage. “L’agriculture en 2030 ne reposera plus sur la production animale, mais sur les cultures végétales, annonce Kevin Camphuis, cofondateur de l’accélérateur ShakeUpFactory.
Mais surtout, "entre 60 et 70 % du budget annuel de la PAC est consacré à la production animale aujourd’hui. Si ce budget était réorienté vers les biotechnologies, nous augmenterions notre résilience". Ce serait en effet une première piste à explorer, comprenant celle des algues, un secteur de niche qui ne cesse de gagner des parts de marché.
💡Bon à savoir
Voici un article sur les formidables promesses des algues.
La traque d’Apple et la fin des publicités ciblées, coup double pour Facebook.
Apple repoussait tant bien que mal un changement de règles dans le fonctionnement de son App Store, mais a finalement mis en place l'AppTracking Transparency : une mention précisant que l’utilisateur est traqué sur une appli téléchargée dans le magasin d'Apple. Or, à choisir entre être ou ne pas être traqué, le consommateur aura naturellement tendance à refuser d'être épié sur son smartphone.
"C'est là que les problèmes ont vraiment commencé, estime un ancien cadre du réseau social. À partir de ce moment, Facebook est devenu borgne."
D’autant plus que les propriétaires d'iPhone constituent le bassin d'utilisateurs le plus monétisable de ses plateformes.
La réussite de Facebook était tout de même basée sur cela : ses fameuses publicités ciblées sur lesquelles est fondée une bonne partie de son business model.
💡Bon à savoir
Cette décision d’Apple vise toutes les applications tierces sauf les siennes.
En 2020, une campagne de boycott publicitaire avait été lancée par plusieurs grandes sociétés comme Patagonia, Ben & Jerry's, et suivie par Adidas, Levi's, Coca-Cola, Starbucks… pour s’insurger contre le laxisme du groupe face aux messages de haine et d'incitation à la violence qui se propageaient sur ses plateformes.
En un mot, c’est le nom d’un film de Godard : le mépris !
Seuls 5 % à 10 % du chiffre d'affaires du groupe est fourni par les grandes marques. "Car le vrai business est ailleurs, insiste Nicolas Rieul, président du chapitre français de l'Interactive Advertising Bureau, qui regroupe les acteurs de la publicité sur Internet. “L'immense traîne est constituée par les PME qui achètent ces publicités ciblées… ".
Dix à quinze millions de PME dépensaient en moyenne 1.000 dollars pour de la publicité ciblée, ce qui multipliait par un facteur 3 ou 4 leur retour sur investissement. Mais tout le navire des PME et ETI a coulé face à Apple, qui avait avant besoin d’environ cinq semaines pour récupérer la somme investie, contre 50 semaines aujourd’hui.
Dave Wehner, le directeur financier de Meta, a chiffré le montant des dégâts pour le groupe sur la seule année 2022 : "C'est de l'ordre de 10 milliards de dollars, donc c'est un vent contraire assez important."
Les scandales n’ont pas manqué d’écorner la renommée déjà salie du géant :
Pour tenter de sortir de cette spirale infernale, la réponse est simple : le métavers. Pour le gourou des réseaux sociaux, l'avenir de l'humanité se niche dans une réalité virtuelle en construction et dont il s'est autoproclamé le chef.
Mais la Federal Trade Commission l'a mis sous haute surveillance, et empêché un temps de racheter Within, un développeur d'applications de fitness en réalité virtuelle.
🖊️ Elle estime que l'opération pourrait lui donner, à terme, une position dominante sur ce marché, comme lors du rachat d'Instagram en 2012.
Coup de folie ou coup de génie ? Le métavers nous donnera la réponse.
Le site Mashable a révélé que le nombre d’utilisateurs européens quotidiens avait baissé de trois millions au cours du deuxième semestre, passant de 282 à 279 millions. Cette première baisse, depuis le lancement du réseau social, pourrait en partie être la conséquence de la mise en place du règlement général sur la protection des données (RGPD) le 28 mai 2018 dans toute l’Europe.
Le bénéfice net de Facebook est en augmentation de 31% à 5,1 milliards de dollars ce deuxième trimestre.
2030 : un monde sans facebook ?
Envoyé spécial : Facebook, l’envers du réseau
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